mardi 31 juillet 2007

Angelica suite ....

Le monde politique en ébullition

V.R.Mis en ligne le 31/07/2007 : La Libre Belgique
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Sous pression du PS, le CDH a tout fait pour éviter le départ des Equatoriennes.Ecolo s'inquiète pour le bon fonctionnement de la démocratie.
Ce devait être le lancement d'une semaine décisive pour la formation du prochain gouvernement belge. Les négociateurs du cartel CD&V/N-VA, du CDH, du MR et de l'Open VLD avaient, en effet, prévu de parler de budget et d'aborder ensuite le dossier communautaire. Mais ce lundi, ils ont bien été obligés d'évoquer un sujet qu'ils pensaient pouvoir régler plus tard dans leur négociation : la politique d'asile.
La décision du tribunal de première instance de Bruxelles d'ordonner la libération d'Ana Cajamarca et de sa fille Angelica leur a permis de revenir à l'ordre du jour. Mais ils ne perdent rien pour attendre. La question de l'enfermement des mineurs et celle des régularisations reviendront forcément dans leurs discussions. On peut en tout cas faire confiance au CDH pour ramener le dossier sur la table de la négociation.
Car les humanistes ont montré beaucoup de détermination à vouloir empêcher l'expulsion vers l'Equateur d'Angelica et de sa maman. La nouvelle sénatrice Anne Delvaux s'était rendue la semaine passée au centre fermé de Steenokerzeel et a fait les cent pas à l'aéroport de Zaventem ce lundi. Vendredi, Benoît Drèze, l'un des trois négociateurs CDH, avait été rendre visite à la famille équatorienne alors encore enfermée. Joëlle Milquet elle-même s'est mise au diapason de ses lieutenants. Lundi matin, à son arrivée au château de Val Duchesse, la présidente du CDH disait être beaucoup plus concernée par le sort de la petite Angelica que par la discussion communautaire. Et au cours de la journée, elle s'est entretenue longuement avec le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael (VLD) pour tenter d'infléchir sa position et réclamer une enquête sur d'éventuelles brutalités qui aurait été commises.
Le PS met la pression
Il faut dire que le CDH avait été fortement mis sous pression par... le parti de celle qui est encore aujourd'hui ministre de la Justice. Dans un communiqué envoyé lundi avant que le tribunal de première instance de Bruxelles ne rende son ordonnance, le PS exprimait une certaine impuissance, expliquant que " l'insistance de Laurette Onkelinx auprès du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur " n'avait pas permis de surseoir à l'expulsion des deux Equatoriennes et que " les possibilités de pression d'un partenaire sur l'autre dans un gouvernement en affaires courantes étaient plus que limitées ". Les socialistes francophones appelaient dès lors les " partis qui négocient actuellement la formation du futur gouvernement à ramener le ministre VLD à la raison ". Nul doute que ce message s'adressait pour l'essentiel au CDH qui avait fort milité contre l'enfermement de mineurs dans les centres fermés. Un CDH qui aurait, dit-on, mal pris ce conseil adressé par le PS.
Contrôle démocratique ?
Voulant manifestement faire de l'histoire d'Angelica et de sa mère un dossier emblématique, Ecolo s'est également fort démené. Plusieurs mandataires - Jean-Marc Nollet, Carine Russo, Zoé Genot, Jean-Michel Javaux - se sont rendus lundi à l'aéroport de Bruxelles-National. Si les verts se réjouissaient de l'épilogue provisoire dans ce dossier, ils s'interrogeaient beaucoup sur la situation. " Peut-on accepter qu'un ministre en affaires courantes prenne des décisions aussi graves ? , se scandalisait le député Jean-Marc Nollet. Il y a eu des brutalités. En temps normal, nous avons la possibilité d'interpeller le ministre de l'Intérieur à la Chambre. Mais actuellement, nous ne pouvons pas exercer notre contrôle démocratique. Il me paraîtrait dès lors logique que le ministre de l'Intérieur renonce à toute expulsion de mineurs tant que le prochain gouvernement n'est pas constitué ."
Pour rappel, le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael s'était retranché derrière la décision de l'Office des étrangers d'expulser Angelica et sa maman, estimant précisément qu'en période d'affaires courantes, il ne pouvait pas intervenir.
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Angelica est libre suite à une requête en extrême urgence déposée par ses avocats.Des brutalités policières auraient été commises durant leur transfert vers l'aéroport.La fillette et sa mère restent néanmoins illégales sur le territoire.
BELGA
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la journée d'hier n'aura pas été de tout repos. Soigneusement préparée par l'Office des étrangers pour se dérouler sans encombres, l'expulsion d'Angelica et Ana vers l'Equateur s'est soldée hier après-midi par un coup d'éclat opéré par leurs avocats.
Le tribunal de première instance saisi par les conseils des deux Equatoriennes pour cas de mauvais traitements et siégeant en référé ordonne immédiatement leur libération. La camionnette qui les emmène à Amsterdam fait demi-tour, la fillette et sa maman sont libres. Mais pour combien de temps ?
Menottée jusqu'au sang
Tout avait pourtant commencé normalement, selon la procédure habituelle. A sept heures hier matin, une fourgonnette de la police fédérale se présentait au centre 127bis de Steenokerzeel pour emmener Ana et Angelica vers Zaventem d'où elles devaient partir en fin de journée vers Amsterdam puis Quito par un vol KLM.
Normalement, si ce n'était la brutalité dont les policiers feront preuve à leur égard. Ont-ils été effrayés à l'idée que l'énorme élan de solidarité exprimé à la petite ces derniers jours ne donne à sa mère Ana, l'idée de refuser de monter dans l'avion comme l'y autorise la procédure à ce stade puisqu'il s'agit d'une première tentative d'expulsion, avec la conséquence immédiate de prolonger leur détention en centre fermé et son pénible corollaire médiatique ? Ou ont-ils simplement voulu faire payer à Angelica, comme lui confiera un policier un peu plus tard, l'écho donné à cette affaire dans les médias. Eux seuls le savent.
Toujours est-il que brutalement poussée et jetée au fond du fourgon, la petite Angelica, déjà largement affectée par son mois de détention au centre fermé 127bis observera, impuissante et terrorisée, sa mère menottée jusqu'au sang, projetée dans le véhicule et maintenue au sol par le genou du policier qui fait pression sur elle. "Si vous vous rebellez, c'est tout le voyage jusque Quito qui se passera comme ça" leur promet-on.
A l'arrivée à l'aéroport, la mère et sa fille sont séparées et maintenues dans le centre "Inad", pour "inadmissibles". Nous sommes en fin de matinée. La Ligue des Familles publie un communiqué dénonçant une instrumentalisation de la part des autorités du cas d'un enfant et de sa famille pour en faire un exemple. Le Centre d'Action Laïque interpelle le ministre de l'Intérieur.
Prévenus des brutalités dont Ana et sa fille ont été victimes, les avocats tentent alors une manoeuvre de la dernière chance pour faire interrompre cette expulsion.
Pendant que maître Valentin Henkibrant saisit en extrême urgence le tribunal de première instance de Bruxelles, Maître Selma Benkhelifa prend la route de l'aéroport accompagnée d'un médecin, bien décidée à faire examiner ses clientes et à faire constater leurs blessures. Elle retrouve là-bas le consul d'Equateur, qui tente aussi de pénétrer en zone de transit, pour visiter ses deux ressortissantes.
Après moult tergiversations, les trois visiteurs pourront finalement rendre visite à Angelica et à sa maman, deux détenues un peu inhabituelles dans ce lieu peu habitué à autant de tapage médiatique.
Chez Ana, le médecin constatera des traces de blessures au niveau des poignets, des genoux et du thorax. Quant à la petite, elle se plaint de douleur au dos et de difficultés à respirer. La mère et sa fille auraient en outre été forcées d'absorber des tranquillisants, ce qu'elles auraient catégoriquement refusé.
Il est 16h. Les sympathisants, politiques et anonymes commencent à se réunir dans le hall de l'aéroport. Des banderoles "Libertad" et "j'ai honte" sur les drapeaux équatoriens et belges sont déployées. Pendant que des représentants de sans-papiers prennent la parole, quelques militants et parlementaires interpellent les quelques passagers qui arrivent déjà pour enregistrer leurs bagages vers Amsterdam. "Si vous refusez de vous asseoir, ou si vous protestez, l'expulsion ne peut pas avoir lieu".
La foule est dense et les sympathisants nombreux. Des caméras et des micros du monde entier sont tendus vers les avocats d'Angelica, petite sans-papier de onze ans dont le cas, emblématique de celui de centaines d'autres anonymes, aura suscité un écho et une émotion bien inhabituels.
Et c'est alors que retentit, en pleine interview, le GSM dans la poche de l'avocate. Et la nouvelle qui fait l'effet d'une bombe. Le tribunal a retenu le traitement inhumain et dégradant durant la procédure et suspend cette dernière avec une astreinte de 500 euros par heure de détention. Soulagement donc pour cette victoire provisoire car Ana et Angelica demeurent toujours illégales sur notre territoire et si elles n'entreprennent pas très vite une démarche de régularisation, tout ce petit monde risque de se retrouver à nouveau dans ce hall d'aéroport.

2 commentaires:

nays a dit…

on ne nourrit pas les oiseaux quand ils ont de la nourriture mais bien en hiver lorsqu'il n'y a plus d'insectes et surtout que tout est couvert de neige, nombreuses espèces de chez ns sont en voie d'extinction, il est très négatif de les nourrir quand ils ont de la nourriture la d'accord !!!!, une raleuse

papy a dit…

bonsoir
Plutôt que de pourchasser les pauvres gens les politiciens feraient mieux de vôter des lois qui obligeraient l'administration à répondre rapidement aux questions posées parceux qui demandent un statut de réfugié.
Je n'ai pas un deusième blog pour répondre à votre interrogation.
Bien amicalement Marcel